jeudi 23 décembre 2010

Aloe Blacc, great soul revival

Aloe Blacc sur la pochette de son deuxième album


Les médias le présentent déjà comme l'un des héritiers d'une longue tradition soul (Marvin Gaye, Steevie Wonder, Sam Cooke...). Et pourtant, Egbert Nathaniel Dawkins, alias Aloe Blacc, américain de 31 ans d'origine panaméenne, n'en est qu'a sa première tentative avec l'album Good things (2010). La seconde si on compte Shine Trough (2006), premier opus de l'artiste beaucoup plus éclectique (ce qui n'est pas un mal en soi!).

Mais que vient faire un soul singer dans un blog consacré aux artistes folk rock? Eh bien, voyez par vous même. Ou plutôt, écoutez par vous même. Les compositions et le ton d'Aloe Blacc ont quelque chose qui traversent aisément la barrière des genres musicaux pour venir titiller aussi bien les amateurs de folk comme moi (et comme vous je l'espère). Si vous n'êtes pas convaincu, pensez donc à des tubes soul de la trempe de I heard it trough the grapevine, avec son intro légendaire qui colle autant à la version des Creedance clearwater revival qu'à celle de Marvin Gaye.

Revenons à nos moutons. Derrière le pseudonyme d'Aloe Blacc se cache un habitué de la scène et des enregistrements studios. Déjà quinze années que cet ami de la soul s'est lancé dans la zik: il a commencé en 95 au sein du groupe Enamon, une formation rap avec qui il s'est illustré sur une bonne dizaine d'albums en tant que chanteur principal jusqu'en 2004. Sans transition, il se rebaptise Aloe Blacc et opère un virage soul de plus en plus marqué, troquant son flow pour une voix digne des artistes de la Motown.

I need a dollar (extrait vidéo ci-dessous), titre phare de Good Things, a été choisi pour accompagner le générique de la série How to Make it in America. Il n'en faut pas plus pour qu'Aloe et sa soul rétro parviennent à gagner l'Europe et s'imposent comme une valeur certaine (n'en déplaise à ben L'oncle soul!).

Avis aux amateurs de reprises rock and roll. Prétez donc une oreille à cette sublime version de Femme fatale, signée Aloe et son orchestre.



Aloe Blacc - Hey brother / I need a dollar
Réalisé par la blogotheque


Page myspace d'Aloe Blacc

vendredi 17 décembre 2010

Bjørn Berge, le colosse du grand nord

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Bjorn Berge sur la pochette de son 9 ème album studio


Si on devait retenir qu'une unique chose à propos de Bjørn Berge ce serait sûrement celle-ci: le type en impose pas mal. Et ceci pour deux raisons. Premièrement, c'est une véritable armoire à glace avec des bras plus gros que vos cuisses. Deuxièmement, son jeu de guitare extrêmement rageur, mélange habile de funk, blues et rock, vous fait perdre la tête tellement ça va vite. Depuis sa dizaine d'albums studio le bonhomme utilise à peu de chose de prêt la même recette: une guitare 12 cordes dans une config open chord qu'il triture avec un bottleneck sur des rythmes ultra pêchus.

Crâne rasé et tatouages multiples, Bjørn cultive le look taulard gros dur qu'aime pas qu'on lui cherche des poux dans la tête (c'est pas moi qui vais essayer). Sans avoir peur de faire l'amalgame, faut dire qu'il vient d'un pays au climat rude: c'est en Norvège qu'il fait ses débuts musicaux, d'abord au banjo dans un  groupe de potes amateurs de bluegrass, puis accompagné de sa seule guitare ensuite. Depuis, Bjørn a parcouru un sacré bout de chemin et peut se targuer d'avoir su se bâtir une solide réputation de bluesman. Sa page wikipedia vante même le fait qu'il a eu l'occasion de tourner avec des monuments de l'histoire du rock tels Chuck Berry.

A l'image du titre ci-dessous, version épique de Death Letter du défunt Son House (déjà reprise par les White Stripes sur leur album De Stijl en 2000), Bjorn excelle dans l'art de la reprise. Il y a même consacré presque tout un album, I am the Antipop (2007), qui regroupe une sélection de standards rock adaptés à son style unique avec brio.


Bjørn Berge - Death letter (Son House cover)



Page Myspace de Bjørn Berge


lundi 13 décembre 2010

The swell season, une affaire qui roule

Glen Hansard et Marketa Irglova, The Swell Season

Voilà un petit groupe folk bien sympathique, avec des mélodies aériennes qui donnent envie de voyager. The Swell Season gravite autour de deux personnages aux voix très complémentaires, Glen Hansard et Marketa Irglova. Le premier est irlandais, il a fondé le groupe pop indépendant The frames en 90, et c'est une véritable bête de scène à la puissance vocale extraordinaire*. La seconde, plus discrète, vient de République Tchèque où elle a reçu une formation musicale classique en piano. Lorsque Glen et Marketa jouent ensemble, l'alchimie fonctionne du tonnerre et emballe dès les premières mesures.

Sur scène, le duo est entouré par une cohorte de musiciens qui vivifient leurs compositions. C'est en 2005 que The Swell Season commence à se produire, après la rencontre de Glen et Marketa Dans des circonstances qui ne figurent nul part sur le net...En 2006, plusieurs morceaux de leur premier album éponyme The swell Season (2006) figurent sur la B.O du film Tchèque Beauty in trouble. Fort de cette expérience, le duo en remet une couche et signe la B.O de Once, un film musical dans lequel Glen et Marketa s'improvisent comédiens et jouent quasiment leur propre rôle. Avec un coût de production relativement limité, Once parvient à remporter un franc succès, aussi bien auprès du public que de la critique (Pour l'avoir vu, faut dire qu'il est vraiment tip top).

La notoriété des Swell Season, qui jusque là était en train de monter en flèche, fait un bond de plus lorsque le morceau Falling Slowly (un poil cliché il faut l'avouer) se retrouve couronné d'un academy award. Comme il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, Glen et Marketa ont enregistré un troisième album, Strict Joy (2009), qui confirme définitivement l'incontestable lien musical qui les unit.

*Vidéos à l'appui, Glen l'écorché vif braille tellement fort qu'il parvient à capter l'attention d'une salle de concert pleine rien qu'avec sa guitare, et ce, sans amplification aucune! Un exercice auquel il aime s'adonner en interprétant Say it to me now, composition sublime toute en guitare voix.



The Swell season - When Your Mind's Made Up

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mercredi 8 décembre 2010

La Maison Tellier, dynamite les genres

L'art de la Fugue (2010), dernier album du collectif La Maison Tellier

La Maison Tellier. Première impression, un blase qui craint du boudin...Mais pas tant que ça après tout. Surtout lorsqu'on s'aperçoit que le groupe tient son nom d'une nouvelle de Maupassant, digne représentant de la littérature française (remember vos années lycée). Sans prétention, Helmut et Raoul, fondateurs du groupe en 2004, confient dans une interview pour  le site Soul Kitchen: «on n'est pas centré non plus dans la référence à Maupassant, si on pousse le parallèle c’est pour son écriture simple, qui va facilement vers les gens. Pas besoin d’avoir de dictionnaire ou d’autres connaissances pré requises pour accéder à ce qu’il veut dire. »

Pas besoin non plus de les entendre se justifier pour comprendre qu'ils disent vrai: A l'image de leur dernier album, L'art de la fugue, La maison Tellier regorge d'influences. Celles-ci s'avèrent même très éloignées les unes des autres, quitte à semer le trouble lorsqu'elles se rencontrent. C'est l'effet produit sur des compositions comme La peste  (référence au roman de Camus), où un air country côtoie un chant qui scande nonchalamment tous les ravages de la peste (personnellement, je trouve ça énorme!).

Dans le genre iconoclaste, La Maison Tellier s'était déjà illustrée lors de ses deux précédents albums. Par exemple, c'est sans concession qu'elle s'autorise une subtile reprise du tubissime Killing in the name à la sauce country. Là encore, exercice réussi!...Du côté des autres morceaux en anglais, c'est à dire environ la moitié de ce que le groupe produit, l'ensemble n'est pas aussi marquant. Exception notable pour Five Years Blues, qui combine blues et trompettes, une autre invention savoureuse du collectif.

Deux mots encore sur Babouin (en vidéo ci dessous), Composition énigmatique qui ouvre L'art de la fugue. Pas de confusion des genres pour ce morceau, mais une instru à la mandoline qui me laisse totalement  pantois!


La Maison Tellier - Babouin

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mercredi 1 décembre 2010

Noir désir ne reviendra jamais

Pochette de 666.667 club, album mythique du groupe paru en 1996

Les nostalgiques de Noir dez le resteront sans doute à jamais. En effet, le retour tant attendu des quatre bordelais est sans espoir depuis l'annonce de la dissolution du groupe hier par le batteur Denis Barthe, qui précisait s'exprimer au non de tous les membres. Cette décision survient le lendemain du départ de Serge Teyssot-Gay, guitariste du groupe depuis ses débuts, qui confiait dans un bref communiqué de presse son souhait immédiat de quitter Noir Désir pour cause de multiples désaccords avec Bertrand Cantat (lire les articles de libération).

Malgré le drame impardonnable de Vilnius en 2003 qui avait plongé Cantat dans la tourmente, Noir Désir, 6 albums studios et plus de 20 ans de carrière, laisse une emprunte durable dans le paysage du rock français. Par leur militantisme sincère, (celui la même qui lors des victoires de la musique 2002 poussa le groupe à dénoncer le profit et l'hégémonie d'Universal), ainsi que par la bonne dizaine de leurs morceaux devenus des classiques à part entière, Noir Désir et sa musique restent une valeur certaine que n'ont pas fini de partager tous ceux qui saluent le travail des quatre musiciens.

La mort du groupe m'est d'autant plus difficile à encaisser qu'à mon sens la relève se fait encore attendre aujourd'hui. Espérons seulement que cette cessation d'activité sera l'occasion pour les désormais anciens membres de Noir dez de prendre un nouveau départ et d'affirmer encore leur engagement et leur talent à travers d'autres projets artistiques de qualité (comme l'avait déjà entrepris Serge Teyssot-Gay avec Zone libre, pendant que Cantat purgeait sa peine). Quoi qu'il en soit, les plus nostalgiques pourront toujours tenter de se consoler un peu avec une reprise de Bashung, Aucun express, qui devrait figurer sur une compile hommage à l'artiste.


Noir Désir - Song for JLP 
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mardi 30 novembre 2010

Mumford and sons, a le vent en poupe


Le parcours de Mumford and sons, quartet folk londonien, à de quoi faire rêver n'importe quel groupe amateur aspirant à la célébrité. En seulement trois ans d'existence, trois EP et un premier album sorti avril dernier en France (Sign no more), les quatre musiciens de la formation ont pu acquérir une solide notoriété: ils se sont fait les chouchous du public et de la critique anglaise, visiblement très friands de leur post folk. En 2009, la BBC les placera même dans sa liste « BBC sound 2009 », les considérant désormais comme un groupe à suivre de prêt et sur lequel il faut compter.

C'est en 2007 que Mumford and sons est né, de la rencontre de quatre musiciens attirés par le bluegrass, le folk et la country, qui disaient vouloir jouer ensemble sans prétention. Croyez le ou non, l'alchimie fonctionne tellement bien que le groupe décide de partir à la conquête de son public aux quatre coins des clubs londoniens, et obtient un succès croissant de concerts en concerts. Petite anecdote, un de leur titre, Little lion man, a tellement de succès qu'il finit par être dispo en version karaoké, alors même que leur premier album n'est pas encore dans les bacs.

Mumford and sons semble avoir trouvé le secret pour percer sur la scène folk anglo-saxone plus rapidement que leurs prédécesseurs. Mais alors, c'est quoi le truc? Une élément de réponse se trouve certainement dans l'énergie phénoménale déployée par le groupe lors de ses prestations live. Le morceau The cave (extrait vidéo ci-dessous) ne me fera pas dire le contraire. Avec leurs mélodies au tempo rapide et leurs voix bien synchros, Mumford et ses acolytes savent parfaitement galvaniser la foule. Les producteurs l'ont bien compris, et annoncent une réédition du premier album, accompagné d'un CD regroupant des live du groupe, en écoute sur deezer à partir du 6 décembre prochain.


Mumford and sons - The cave
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samedi 27 novembre 2010

Rodrigo y Gabriela, dos virtuosos


Deux guitares sèches, pas de chant, mais un espace sonore comblé par une technique de jeu exceptionnelle. Rodrigo Y Gabriela, 3 albums studio au compteur, est un duo flamenco mexicain aux influences rock très marquées (cent pour cent jouissif!). Chacune de leur performance live postée sur Youtube dépasse allègrement la centaine de milliers de vues, jusqu'à atteindre des sommets (plus de 6 millions de clic pour la vidéo ci-dessous). Faut dire que les deux musiciens ont un sacré talent, et sont de véritables bêtes de scène.-

Rodrigo enchaîne des solos dont la vitesse et la minutie défient l'imagination, tandis que Gabriela joue la rythmique avec à une technique de percussion sur guitare tout bonnement hallucinante. La virtuosité du tandem est le fruit de nombreuses heures de répète et d'un perfectionnisme assumé. Mais l'excellence ne s'atteint pas uniquement par la discipline, les deux mexicains ont également une solide formation en guitare classique, dans des styles traditionnels tels le flamenco et la salsa.

L'aventure de Rodrigo et Gabriela commence il y'a une quinzaine d'années par une première collaboration au sein de Tierra Acida, un groupe de métal appartenant à la scène méxicaine. C'est seulement au début des années 2000 que le duo tel qu'on le connait voir le jour. Les deux musiciens choisissent l' Europe pour un nouveau départ et partent s'installer à Dublin ou il enregistreront leur premier album Re-foc (2002). Dès lors, Rodrigo y Gabriela multiplient les prestations et connaît un succès conséquent dans la sphère anglo-saxone, avant d'être acclamé internationalement en récidivant avec deux nouveaux albums, Rodrigo y Gabriela (2006) et 11:11 (2009).-

Le plus étonnant dans cette succes story, c'est qu'elle commence par un échec: avant de se rencontrer, Rodrigo et Gabriela envisageaient d'intégrer le Conservatoire National du Mexique. Ils n'y sont jamais parvenus, mais jouent aujourd'hui à guichets fermés aux quatre coins de la planète. Autant dire qu'ils ont largement matière à se consoler...


Rodrigo y Gabriela - Stairway to heaven (Led Zeppelin cover) 

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mercredi 24 novembre 2010

Ali Harter, double je




Chanteuse country-folk de 25 ans fraîchement débarquée de son Oklahoma natal, Ali Harter est une artiste à double facette. Elle sait faire la belle en chantant des ballades folk un peu guimauves aux mélodies faciles, ce qui sied parfaitement aux séries sentimentales (son site officiel vente le choix de deux de ces titres en tant que bande son d'un épisode de Grey's anatomy). Cela dit, il lui arrive de tomber le masque pour enfiler un costume qui lui va à ravir: celui de la bête. C'est le cas sur le titre You can keep'em (ci-dessous), extrait de son premier album, Worry the bone (2007), ou elle assume pleinement ses influences les plus rock (Foo fighters, Tom waits, Canned Heat...). La demoiselle y dévoile une voix pêchue et enrouée, soutenue par une rythmique étouffée bien lourde, presque de quoi rivaliser avec les compositions de Bjorn Berge (j'ai dit presque).

Ali fait ses premières armes sur les bancs du lycée, une période ou elle intègre de nombreux groupes avant d'oser se lancer en solo quelques années plus tard. Elle assume alors un statut d'artiste indépendante, en gérant elle même sa carrière. C'est dans cet esprit qu'elle enregistre worry the bone, en collaborant avec un petit label nommé Little Mafia Records, plutôt spécialisé dans les productions rock, voire métal.

Une partie des titres produits se retrouveront dans plusieurs films indépendants, pendant que la chanteuse part en tournée défendre ses compositions. En 2009, elle sort des sentiers battus en prêtant sa voix sur le refrain d'un morceau du Dj français Wax Taylor, intitulé this train. Ali Harter fait en ce moment la promotion de son deuxième album studio, No Bees, No Honeydisponible aux Etats Unis depuis octobre dernier (extraits dispos sur son myspace). 



Ali Harter - You can keep 'Em

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samedi 20 novembre 2010

Ray Lamontagne est de retour


 Ray Lamontagne en solo 

Ray Lamontagne and the Pariah Dogs
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Ladies and gentlemen, please welcome to the new Ray Lamontagne. Exit les fringues de bucheron, les cheveux gras et la barbe en friche des débuts de l'artiste. Faites place à Ray l'élégant, veston et chapeau de dandy vissés au corps, accompagné de son nouveau groupe country folk, The Pariah Dogs. Mais ne vous méprenez pas, derrière les apparences, c'est toujours le même personnage: timide, hyper névrosé, mais songwritter confirmé.

A mon grand regret, la musique non plus n'a pas changé d'un poil. Une voix caverneuse, (chaude et suave diront les fans), emmenée par des compositions country/folk teintées d'accents soul, qui pour la plupart ne dépassent pas la ballade. C'est le cocktail servi par Ray, et qui reste sensiblement le même depuis ses trois albums solo précédents, de quoi se lasser un peu... Néanmoins, quelques titres sortent du lot, et apportent un peu de dynamisme: c'est le cas pour le morceau repo Man (ci-dessous), qui ouvre l'album god willing' & the creek don'trise, par une intro à la guitare acoustique des plus stimulantes.



Ray lamontagne and the Pariah Dogs - Repo man
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jeudi 18 novembre 2010

Asaf Avidan, voix hors norme

Si Janis Joplin et Jeff Buckley avaient pu se reproduire ensemble, leur rejeton chanterait probablement de manière comparable à Asaf Avidan. Ce jeune Israélien de 30 ans, accompagné de quatre musiciens, les Mojos, est certainement l'une des voix les plus étonnantes de la musique actuelle. A son écoute, On croirait entendre une diva rock doublée d'un chanteur névrosé (dans le sens positif du terme, s'il existe). Certains artistes possède la puissance vocale d'un éléphant, d'autres une sensibilité de crooner, Asaf Avidan se paye le luxe d'avoir les deux! Ghost before the wall, le morceau qui suit, extrait de son premier album The Reckoning , disponible depuis 2010 en France, en est une démonstration très convaicante.

Asaf Avidan distille un folk rock assez peu original dans l'ensemble, mais celui-ci est nettement rehaussé par son imposante présence scénique, et surtout, par ses cordes vocales qui produisent un son très atypique. A ce propos, initialement, l'artiste étudiait à l’Ecole d’Art Nationale d’Israël en vue de doubler des personnages de dessins animés. Personnellement, je suis assez heureux qu'il ait finalement décidé de changer voie pour nous révéler sa voix.


Asaf Avidan - Ghost before the wall  

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dimanche 14 novembre 2010

Devendra Banhart, pop malgré lui


Pour sûr, l'air de feel just like a child vous dit quelque chose, mais que savez-vous de l'artiste qui se cache derrière? Devendra Banhart, né au Texas en 81, est aux de côté d'artistes comme Cocorosie, Antony and the johnsons, une figure confirmée du nouveau psyché-folk. Emprunt d'une humanité évidente qui transpire par delà ses chansons, Devendra a la carrure d'une véritable icône pop. Ce qui ne l'empêche pas d'alterner les compositions en anglais et en espagnol. En effet, Devendra a vécu plusieurs années au Vénézuela dans son enfance, et il garde une connexion profonde avec la communauté latine.

C'est avec son 5 éme album Cripple crow (dont l'extrait musical ci-dessous est tiré), paru en 2005, que Devendra Banhart se fait connaître en France. Depuis, Devendra et ses musiciens ont enregistré deux nouveaux albums, dont le dernier What Will We be, est disponible depuis l'année dernière. En 2008, Devendra participe également au projet Megapuss, un groupe de folk encore plus psychédélique que le sien, dont le seul album s'intitule Surfing.


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Devendra Banhart - Feel just like a child
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vendredi 12 novembre 2010

Agnes Obel, tout en délicatesse


Message à tous les insomniaques: Agnes Obél pourrait bien vous aider à fermer l'oeil. Cette Danoise de 29 ans installée à Berlin a le don de calmer les agités nocturnes du ciboulon presque instantanément grâce à ses délicates mélodies (Je peux en témoigner). C'est encore plus vrai pour le titre ci-dessous, Riverside, qui figure en seconde position sur son fabuleux premier album, Philarmonics.

Entourée de proches musiciens, Agnes Obél joue du piano depuis toujours, ou presque. Cependant, sa carrière solo ne démarre qu'après que l'une de ses chansons, Just so, soit choisie pour la pub d'un opérateur de téléphonie allemand. De cette aventure découlera ensuite la rencontre avec un label qui accepte de la signer. Agnès Obel peaufine alors la dizaine de morceaux qui figure sur son premier opus: une pure merveille, tout en délicatesse, qui dégage par moments une atmosphère onirique digne des meilleurs films de Burton (avis très personnel). Agnes Obel ne le mentionne pas dans ses influences, mais certaines de ses compositions, comme le subtil Brother Sparrow, font agréablement penser aux périples folk du regretté Eliott Smith

Récemment, la demoiselle s'est vue récompensée pour son talent, en figurant sur la bande son de Submarino, dernier film du réalisateur Danois Thomas Vinterberg. J'ai hâte de voir ce que donne la douce voix de miss Obèl en Dolby surround, quelqu'un pour m'accompagner?




Agnes Obèl - Riverside

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Ben Howard, fait du tort aux clichés


Imaginez donc un sosie de Tom Frager, à la seule différence qu'il aurait du talent pour la composotion de folksongs. Ce jeune homme existe, il est anglais, et son nom c'est Ben Howard. Avec sa moumoute blonde et ses fringues amples, Ben Howard, tout juste 22 ans, cultive un look de surfeur très cliché. Cela dit, malgré son physique avantageux et sa voix taillée pour faire chavirer le coeur des adolescentes, Ben Howard ne plaisante pas avec les références: sur son Myspace, il confie que tout petit déjà, ces parents le berçaient avec Joni Mitchell, Simon and Garfunkel, ou autre John Martyn...Du côté de ses influences du moment, c'est tout aussi convaincant. L'artiste puise son style étonnant (matez donc son jeu de guitare) du côté de valeurs on peu plus sûres de la musique folk telles que Fink ou encore Xavier Rudd, deux parrains exceptionnels dont il a fait les premières parties.

Inconnu en France jusque alors, Ben Howard a fait un passage remarqué dans le show musical d'Arte One not shot (extrait ci-dessous), en interprétant These waters, un morceau qui je l'espère figurera sur son premier album disponible prochainement.

J'en profite pour rajouter que si vous appréciez le folk captivant de Ben Howard, vous serez également conquis par les envolés lyriques de Bon Iver. Ces deux la ont beaucoup en commun, à commencer par une sorte de pouvoir surnaturel à vous filer une crise de mélancolie dès les premières notes de leurs morceaux...Quoi qu'il en soit, souhaitons à Ben Howard le même chemin que son prédécesseur, dont je crève d'impatience d'entendre le second album.





Ben Howard - These waters 
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mercredi 10 novembre 2010

M, plus accrocheur tu meurs


 Tout juste 4 accords, mais plaqués sur une rythmique qui décoiffe les chauves! C'est la recette adoptée par le flamboyant M pour son second single Est ce que c'est ça, tiré de son 5 éme et dernier album studio, Mister Mystère. Vous avez beau l'avoir entendu des dizaines de fois sur les ondes, ce titre vous fait danser chaque fois que vous y prêter une oreille attentive. Pour ceux qui en seraient tout de même blasé, jeter donc un oeil à cette version acoustique diffusée sur TV5 monde: le rejeton de Louis Chedid, accompagné de sa soeur aux choeurs, y place en solo majestueux au beau milieu du morceau, en usant à merveille de sa pédale wah wah... A voir et à revoir.




M - Est ce que c'est ça
n
dimanche 12 septembre 2010

Cocorosie, univers onirique



S'il vous arrive de regarder la télévision un tant soit peu, vous connaissez certainement l'air envoutant de Good Friday, issu de La maison de mon rêve, le très onirique premier album des Cocorosie paru en 2004. En effet, le morceau a servi de fond sonore dans une publicité pour un parfum dont on taira le nom ici (ça commence par KEN, et ça se termine par ZO). Malheureusement, ça renvoyait une image des deux américaines assez glamour, qui ne collait pas du tout au duo. C'était travestir leur vrai personnalité musicale en formatant les deux soeurs, habituellement si excentriques, en vulgaire groupe de minettes pour minettes...


Dans la session acoustique suivante, Bianca et Sierra de leur prénom, s'écartent de la version studio de Good Friday devenue un poil trop populaire, en réinventant totalement le morceau. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié l'incorporation de délicieux couplets chantés façon rap par Bianca, qui illustrent l'orientation hip hop prise par le groupe dans les récents albums.


 Cocorosie - Good friday

samedi 11 septembre 2010

Delta spirit réveille les cable cars


Personnellement, la perspective de prendre les transports en commun tous les matins ne m'enchante guère! Bien souvent, la politesse est laissée de côté, tout le monde tire une tronche de 3km de long, il n'y a qu'une place assise pour cinq passagers...bref, c'est pas le meilleur moment de la journée... DELTA SPIRIT, un petit groupe californien de cinq garçons plutôt sympas, ne l'entend pas de cette oreille: grâce à la puissance vocale assez hallucinante du chanteur-guitariste Matthew Vasquez, ainsi qu'à la bonne humeur de ses autres musiciens, DELTA SPIRIT parvient haut la main à égayer le trajet quotidien d'une poignée d'utilisateurs du tram de San Francisco. Les petits chanceux...  

Le groupe s'est formé en 2005 et vient de sortir cette année son second album studio intitulé History From Below. Pour l'avoir écouté en détails, je trouve le précédent volet de leurs aventures, Ode to Sunshine, nettement plus convaincant. Le morceau Trashcan, est issu de ce dernier et il reflète à merveille l'authenticité des ambiances créées par Delta Spirit. Tantôts folk, rock mélodique, un brin soul, vous ne manquerez pas d'être enivré par les compositions du groupe. Des doutes? Laissez-vous donc convaincre en images!




Delta Spirit - Trashcan

vendredi 3 septembre 2010

Edward Sharpe, des fleurs dans les cheveux


c'est l'histoire d'une dizaine de musiciens américains qu'on croirait tout droit échappés d'un rassemblement de nostalgiques du flower power. Cette joyeuse bande, c'est celle d'Alex Ebert, Alias Edward Sharpe, accompagné de ses neuf camarades les Magnetic Zeros, dont sa pétillante compagne, Jade Castrinos (la demoiselle aux cheveux courts sur le morceau qui suit). Ensemble, Edward et Jade ont fait péter les compteurs de Youtube grâce à Home (plus de 2millions de clics), le titre phare de leur unique album Up from below, qu'ils interprètent en duo avec une bonne humeur très communicative...


J'ai préféré choisir une autre composition pour vous faire découvrir l'univers de mister Sharpe et de ses acolytes. Dans Janglin, l'ambiance joyeuse et bonne enfant caractéristique du groupe est certes toujours présente, mais elle est complétée par la formidable voix d'Edward Sharpe, dont les méandres me rappellent par moment celle d'un certain Bob Marley. A la première écoute, j'ai été immédiatement conquis, la force avec laquelle Edward entame ses couplets est si captivante, qu'elle peut immobiliser votre attention toute entière jusqu'à atteindre le refrain qui suit (qui soit dit en passant vaut également le détour!).


Edward Sharpe and the magnetic zeros - Janglin

mercredi 1 septembre 2010

BRMC, n'y va pas par quatre chemins


Je ne résiste pas à l'idée de poster ce monument du blues rock, interprété en solo par peter Hayes, leader mystérieux des BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB. Le morceau est tiré du 3 éme album de la formation. Fièrement intitulé Howl (hurlement en français), ce dernier est néanmoins le plus acoustique du trio. A mon sens, c'est aussi le plus réussi tant les multiples écoutes n'ont en rien abîmées mon enthousiasme lorsque j'entends des titres aussi pétaradant que Ain't no easy way.

Malgré quatre autres opus parus dans les bacs (dont le très mitigé Beat the devil's tatoo paru cette année), je n'arrive toujours pas à me défaire de mon précieux Howl. Cependant, malgré l'inégalité de leurs albums, les BRMC restent une valeur sûre en concert. A ce propos, un chroniqueur Télérama titrait récemment l'un de ses articles par « A Rock en Seine, BRMC sauve la première journée ». Autant dire que si vous avez un jour la chance d'entendre en live le rock bourru de ces trois californiens, ce serait une sérieuse bétise de vous en priver!


BRMC - Ain't no easy way